Du 9 mars au 9 avril 2017 se déroulait la Biennale Internationale du Design de Saint-Etienne. Ce fut l’occasion de s’associer avec trois autres designers pour monter un projet d’exposition en plein coeur de la ville UNESCO du design. En investissant les vitrines de la belle boutique Les Jardins de Babylone, nous avons créé l’exposition Patience Sauvage. Ce travail scénographique a été pensé et réalisé en équipe, avec Gwendoline Del Campo et Mélitine Courvoisier.
« Le temps, c’est de l’argent… » Telle est la vision actuelle de notre société. Réduire sans cesse le temps nécessaire à chaque action, accomplir nos tâches de plus en plus rapidement, travailler à la chaîne pour optimiser le temps « perdu »…
Où est donc la place de la réflexion, de l’observation, de l’accomplissement personnel dans cette frénésie économique ? De par cette logique mercantile, le designer doit s’adapter à cette nouvelle façon de produire. Mais cela engage une rapidité aux antipodes du processus créatif… En effet, certaines temporalités restent incompressibles : l’exploration d’un concept, l’élaboration de certaines techniques (tissage manuel complexe…) ou encore l’utilisation de matériaux (séchage et mise en forme du bois, cuisson lente de la céramique,…). Tout ce que l’être humain ne peut pas encore accélérer et qui le force à patienter…
En hommage à cette nature inflexible, l’exposition Patience Sauvage rassemble les projets de quatre designers – Mélitine Courvoisier, Gwendoline Del Campo, Black Milk et Anja Clerc – qui par leur méthodologie de travail, de la création à la fabrication, tentent d’exprimer ce tempo lent, contraint par l’esprit humain, la matière et les techniques.
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